Nous sommes en Novembre, le mois de l’écriture par excellence. Partout dans le monde, des romanciers de tout poil (aguerris ou non) se sont lancés à corps perdu dans un projet de roman. Moi, j’en profite juste pour essayer d’écrire un peu plus. J’écris déjà presque toute l’année et il m’est difficile de me lancer un si gros défi en ce moment. Mais j’adore cette atmosphère qui se dégage des réseaux : beaucoup de personnes parmi celles que je suis participent. Elles mangent, dorment, vivent leur texte à fond durant cette période particulière. Comme moi, elles sont plongées dans l’histoire qu’elles tissent. Je me sens enveloppée par cette chaleur tandis que j’écris. Vous savez, c’est un peu comme partager une tasse de thé avec quelqu’un : ce breuvage vous réchauffe de l’intérieur et vous savez exactement ce que l’autre ressent. C’est à la fois agréable et apaisant.
De mon côté, je travaille sur Au prix du monde, le tome 2 de Saving Paradise. Je n’ai pas encore écrit d’article sur la sortie du tome 1, et je repousse sans cesse la vidéo. Je ne prends pas le temps parce que je me suis fait aspirer par mon texte. Il m’est devenu difficile de revenir au premier tome alors que je suis plongée dans sa suite et fin.
J’ai eu besoin de me laisser submerger par mes personnages. Au début, ils se tenaient à distance ; peut-être parce qu’ils m’en voulaient de ce que je leur ai imposé à la fin d’En proie au rêve. Allez savoir ! Désormais, ils me suivent, ils me hantent, ils m’appellent. Ils m’ont réveillée deux fois cette semaine, me privant de sommeil et me condamnant à m’endormir sur mon clavier le soir venu quand enfin je pouvais me consacrer à eux.
Tout à coup, les fils narratifs qui s’enfonçaient dans l’obscurité se sont dévoilés. C’est comme un feu d’artifice où tout ce que j’ai mis en place explose au moment de se rejoindre. L’ensemble trace une voie inéluctable sur laquelle je pousse mes personnages. Certains détails de l’histoire sont encore perdus dans la brume, mais la fin émerge nettement de cette nappe de coton. Je l’ai vue depuis le premier mot posé pour En proie au rêve. Normal, me direz-vous ! Saving Paradise est une histoire que j’ai coupée en deux.
Il se dégage une certaine nostalgie de ce texte. L’hiver et le froid sont propices à la rêverie. J’ai écrit à peu près un quart du roman et il neigera bientôt sur le château de la Griffe Bleue. Les mêmes musiques tournent en boucle dans ma tête, tout autant que les scènes qui y sont piégées en attendant que je les libère.
Je vous livre ici notre nouveau motto à Faustine et moi. Je crois que j’ai hâte de me réfugier auprès d’elle ce week-end.