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J’ai abordé ce thème récemment, de façon plus ou moins détournée, dans mes 10 conseils pour écrire un roman (conseil n°2, Trouvez votre méthode de travail, expérimentez !) ou pour corriger un roman (conseil n°3, Questionnez-vous sur ce que vous avez voulu écrire).

Oui, je me fais de la pub ! 😀

C’est un fait. Avec le temps, je publie de moins en moins d’articles techniques. Je me pose moins de questions, j’ai mon rythme, je me connais : je me mets moins la pression.

En tout cas, j’essaye.

Je me suis trouvée en tant qu’auteure (oui, je mets le e, c’est un peu moche). Je ne veux pas dire qu’il ne me reste rien à apprendre, pas du tout. J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir. C’est là que je veux en venir. Un auteur se transforme au cours du temps; plus il écrit, plus il s’aguerrit. Qu’il publie ou pas, on s’en fout un peu, en fait — enfin dans cet article, car ce serait rigolo de parler de la réalité dans un autre article.

Il y a un moment où les questions de fond (comme les thèmes), de choix en amont, d’intentions mises dans le texte, éclipsent les domaines techniques. Vous continuez à expérimenter en vous frottant à d’autres personnages, d’autres types de récit, mais certaines angoisses s’effacent. D’autres envies naissent.

Rien de nouveau sous le soleil.

Ce que je veux dire, c’est que devenir un écrivain prend un temps variable d’une personne à l’autre. Les conseils, les discussions autour de l’écriture, les retours des lecteurs, les bêta-lectures d’autres romans vous aideront à progresser, à vous questionner, à tâtonner, à comprendre : ils font partie du processus, ils sont à mon avis nécessaires. Mais ils ne suffiront pas à faire de vous un écrivain.

Une partie de ce chemin se fait seul.

Eh oui, ça coule de source exposé de la sorte.

Il se dessine dans vos histoires, à travers vos personnages, le long de vos intrigues. Il vous pousse droit dans le mur de l’édition ou vous ouvre les portes de la publication (auto ou pas). Il dépend aussi du hasard, qui vous mène à la bonne personne au bon moment, ou au contraire vous jette dans d’atroces conjectures éditoriales (comme la faillite d’un éditeur). Il s’appuie sur votre dur labeur. Il peut vous désespérer, ou vous faire pousser des crocs et vous changer.

Pas trouvé de vampire, mais vous voyez l’idée.

Vos expériences façonnent ce chemin. Vos humeurs le rendent difficile ou épanouissant. Vos ambitions l’encombrent d’obstacles. Les lecteurs/auteurs/éditeurs rencontrés au fil des kilomètres vont soit vous porter, soit vous désespérer.

La promenade devient au choix une errance, un trek, une aventure, voire une course contre d’autres auteurs (si-si), et parfois un métier (là, c’est un peu bancal, je suis partie loin dans la métaphore.)

Mais je crois qu’une prise de recul à un moment ou à un autre est nécessaire, afin de se redéfinir, de prendre la carte en main, et de ne pas s’engager sur la voie de la frustration (en en voulant toujours plus ou trop), du dépit (en attaquant lecteurs ou éditeurs), ou du « à tout prix » (en cherchant à s’imposer coûte que coûte).

Il est aussi important d’apprécier ce qu’on a, n’est-ce pas ?

Moi, je choisis la voie du chamallow, comme Kristen !

 

2 Replies to “Le chemin de l’auteur”

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